Choisir son héro·ïne

Le personnage qui portera votre livre

Penchons-nous sur l’écriture créative un instant. Et plus loin encore, concentrons-nous sur l’écriture de fiction. Dans ce domaine-là, plusieurs éléments portent le récit : l’intrigue, l’univers, et les personnages. Alors comment penser un·e héro·ïne qui accroche ?

Autant pour l’écrivain·e que pour le·a lecteur·ice d’ailleurs. Il faut que le personnage plaise d’une façon ou d’une autre, afin de continuer d’écrire pour l’un, afin de continuer de lire pour l’autre.

Je vais passer les caractéristiques physiques, parce que même si c’est toujours bon de visualiser quelqu’un, c’est bien mieux de le comprendre. Donc nous allons plonger directement dans le psyché. Mettons aussi de côté nom et prénom pour l’instant (c’est bien la chose la plus difficile à déterminer), vous avez plusieurs façons de découvrir qui mène l’histoire.

À commencer par son passé. D’où vient-iel ? Qu’est-ce qu’iel a déjà vécu ? C’est ce genre de question qu’il est bon de se poser. Votre personnage a vécu des expériences qui l’ont façonné·e, alors son passé, en plus d’être la structure de sa famille, est aussi ce qu’iel a rencontré. Des gens, mais aussi des phénomènes, des événements.

Ensuite, quelque chose d’indispensable et qui fait partie de chacun de nous : les peurs. Avec ce passé, vous pouvez trouver ce qui le·a limite. L’échec, l’inconnu, le contact ? Nos peurs sont construites avec nos expériences passées, et elles impactent nos décisions d’aujourd’hui. C’est vrai pour les individus fictifs aussi. Le point bonus de ce côté de la personnalité ? Du conflit. Avec les autres personnages, avec le monde, avec l’intrigue. Et le conflit, c’est bon pour avancer, et pour que ce·tte héro·ïne grandisse.

Comme le personnage est censé avancer, il est bon de déterminer ses objectifs. Ce qu’iel cherche à obtenir, à accomplir. S’iel a un but en tête, bien sûr. Autant pour vous que pour iel, les objectifs permettent de ne pas se perdre en chemin. Et puis, c’est quelque chose qui peut changer en cours de route. Percy commence par vouloir ramener la foudre à Zeus, et finit par combattre Kronos.

Si son chemin est ardu, pavé de difficultés, il vaut mieux que le personnage ait des motivations solides. Le pourquoi. Oui iel fait ça malgré ses peurs, malgré le monde qui lui dit non. Pourquoi ? L’appât du gain, sauver une chose ou une personne, un code d’honneur, un rituel ? Ça, c’est ce qui rend le voyage important pour votre personnage. Parce que si vous allez lui faire traverser l’enfer, autant qu’iel ait une sacrée raison de vouloir suivre le chemin que vous tracez pour iel.

Ce qui nous mène aux défauts. Pas de bon personnage sans défaut. C’est beau d’avoir des qualités, mais c’est loin d’être réaliste. Et puis, difficile de s’identifier à quelqu’un de trop parfait. Toute l’idée d’un défaut, c’est que c’est un défaut jusqu’à ce que les circonstances le transforment en cadeau. Le personnage est rabat-joie, ne pense qu’à la mission, sans laisser de place à quoique ce soit d’autre, parfait. Au moment où toute la compagnie se noie dans l’amusement parce qu’un vilain les détourne de leur but, c’est iel qui viendra les extirper du piège. Les défauts, souvent liés aux peurs, au passé, ne sont pas que des obstacles.

Enfin, sa relation aux autres. « One tree, many leaves » , un arbre, et plein de feuilles. Je tire cette phrase du dessin animé Epic, où chaque soldat représente une feuille. La morale de leur dicton : L’individu fait partie d’un tout et l’impacte. Votre personnage influencera et sera influencé par celleux qui l’entourent. Il est donc indispensable de comprendre comment iel se comporte avec les autres. Iel ne peut pas s’entendre avec tout le monde, ou l’inverse, avec personne. Pour que ses décisions soient cohérentes avec sa personnalité, il faut creuser sa relation à l’autre, et son rapport particulier avec chacun. Amitié, amour, mais aussi rivalité, mentorat,…

Je pense que c’est déjà pas mal ! Si vous avez des idées d’informations incongrues n’hésitez pas à les écrire quelque part et à les garder sous la main. C’est curieux, mais un personnage qui a une phobie bizarrement spécifique, ou bien des goûts franchement étranges peut facilement devenir intéressant. Encore une fois, pour l’écrivain·e comme pour le·a lecteur·ice. À vos stylos !