Procrastiner comme un·e écrivain·e

Ou… écrire sans écrire ?

Soyons honnêtes, la procrastination touche tous les milieux, et celui de l’écriture n’y échappe pas. C’est savoir qu’il faut avancer, écrire, prévoir, et renvoyer tout ça au lendemain. C’est repousser autant que possible la créativité au profit de tâches qui sont bien plus basses sur la liste des priorités, voir pas dessus du tout.

Ça arrive, et c’est normal. Rappelons-le, la procrastination n’arrive pas par hasard. Souvent elle est issue de peur, d’insécurité et d’anxiété. Difficile de rater quelque chose si on ne le commence pas du tout, pas vrai ? Mais laissons les sémantiques au psychologues, aux psychanalystes, et autres professions en psych– . Ici, nous mettons toute notre attention sur quoi faire quand la procrastination est inévitable, et que nous refusons de stagner sur un projet.

Moodboards

Nous les avons déjà rapidement vus, dans le week-end d’écriture, ce sont des tableaux d’humeur, c’est-à-dire des photos qui présentent une esthétique plus ou moins précise. Pour un livre, nous allons y exposer l’architecture, les lieux-clés, la mode, tout ce qu’il faut pour s’immerger dans son univers. Pour un personnage, cela peut être la couleur de ses cheveux, de ses yeux, un objet emblématique, un endroit important, une activité primordiale. C’est l’atmosphère d’un monde, l’identité d’un personnage. L’intérêt du moodboard est de créer un support visuel qui permet de booster l’immersion, autant pour l’écrivain·e que pour le·a lecteur·ice. Comment ? Pinterest est une bonne source, mais il y en a une infinité d’autres. Puis pour faire le tableau : Paint, Word, Canva ? Ce que vous préférez, profitez de l’immensité qu’est internet !

Playlists

Nous avons déjà abordé celui-là aussi, et il n’est pas pour tout le monde. Certain·es écrivain·es ont besoin de silence, d’autres ont du mal à faire avec. Donc, en préparation à votre prochaine séance d’écriture, si vous aimez avoir de la musique pendant que vous travaillez, faites votre playlist ! Pour l’écriture en général, pour un projet en particulier. L’intérêt de la playlist est qu’elle donne le ton. Cherchez sur les différentes plateformes de streaming et vous trouverez des playlists toutes faites pour des genres littéraires spécifiques. Le roman noir, l’horreur, la romance. Et si vous n’y trouvez pas votre bonheur, faites-la vous-même. C’est aussi une occasion de capturer l’ambiance de votre récit et d’y ajouter des morceaux qui vous plaisent et vous motivent à écrire.

Assimiler du contenu

Livres, films, séries, musique, œuvres d’art, tout ce qui peut vous inspirer. Du contenu similaire, ou bien avec une approche spécifique que vous cherchez à exploiter. Le but est simplement de faire travailler sa créativité en intégrant celle des autres. Souvent utile pour dépanner, pour débloquer l’inspiration. Et puis, en pleine procrastination, s’aérer le cerveau est le plus souvent une excellente solution.

Faire le plan

Un plan n’est jamais trop complet. De toute façon dans un récit, d’autant plus un récit fictif, il y a toujours une marge à prévoir. Même si vous suivez votre plan consciencieusement, il y a de fortes chances que vos personnages vous envoient bouler et qu’iels vous disent que c’est eux qui décident. Ça arrive. Alors pour garder la main, quand l’envie d’écrire vous échappe, c’est à vous de décider ce qui va se passer par la suite. Après si vos personnages vous font quand même la misère… Sachez que c’est le lot de tout écrivain·e (je sais de quoi je parle).

Réécrire

Et voilà une solution plutôt compliquée, en fonction de votre profil. Si vous avez votre texte devant vous et que vous ne voulez pas écrire, la plupart du temps, vous allez vous trouver à réécrire. À double tranchant. D’un côté, c’est bien. C’est l’occasion parfaite de reprendre les coquilles, les incohérences. D’un autre… À trop vouloir réécrire pour ne pas écrire, il n’est pas exclu de se casser la figure et de tout changer. Alors gardez en tête qu’il est bon de rester fidèle à ses idées originales. Si vous avez fait un plan, gardez le sous la main pendant cette étape.

Approfondir ses personnages

Interview, fiche technique, toutes les solutions sont bonnes pour développer ses personnages. Après tout, c’est à elleux de porter l’intrigue, alors autant qu’iels soient bien solides ! Pour plus d’idées, un article juste ici sur comment choisir son héro, mais ne vous en faites pas, c’est aussi bon pour les personnages secondaires. Nous ne le disons jamais assez, ces derniers ne savent pas qu’iels sont dans une histoire dont iels ne sont pas les héro·ïnes. Plus vos personnages sont travaillés, mieux iels peuvent interagir entre elleux, même pour quelques secondes.

Worldbuilding

Votre univers n’est pas tout à fait comme le nôtre. Peut-être même pas du tout. Alors posez-vous ces questions : Quelle est la géographie de mon livre ? Dans quel pays prend-il place ? Quel est le régime politique ? Y a-t-il une religion ? Des fêtes nationales spécifiques ? Qu’est-ce que les habitants célèbrent ? L’architecture, à quoi ressemble-t-elle ? Et plein d’autres. Des questions sociologiques, philosophiques. Quelles sont les idéologies qui règnent ? La magie avec la création d’univers, c’est que nous pouvons jouer à Dieu. Alors amusez-vous sur cette partie.

Recherche

Tout un article déjà disponible à ce sujet. Que votre projet soit de la fiction ou pas, la recherche fait partie du travail de toute façon. Alors, quand l’inspiration manque, c’est cette étape qu’il est bon d’accomplir, notamment parce qu’elle peut la déverrouiller.

La procrastination n’est jamais un moment sympathique. Nous voulons faire quelque chose et c’est simplement impossible. Nous devenons frustré·es, agacé·es, des fois nous sommes défait·es. Alors quand elle attaque, dites-lui « ok je n’écris pas, mais c’est pas pour autant que je ne vais pas avancer » . Et là, jouez avec ces outils, avec cette univers qui n’appartient qu’à vous. Ici ce n’est pas une question de combattre le feu par le feu, bien au contraire. Riez en recherchant l’allergie la plus ridicule, ressourcez-vous avec une sortie au musée. Tout est possible, et rien de ce que vous faites n’est trop petit pour compter.